Muse en 8 albums : le top subjectif

Le changement, c’est maintenant : cette semaine, on change un peu des habituels décryptages des classiques de Muse pour parler du coron…ah merde, je l’ai déjà faite la semaine dernière celle-là…Mais on n’est pas totalement dans la vanne pourrie puisqu’on change vraiment de type d’article. J’ai donc l’honneur de vous présenter mon top 8 des albums studio du groupe de manière absolument subjective. Attention, débats enflammés en perspective. (ou pas?)

8 – The 2nd Law (2012)

Son morceau d’ouverture Supremacy était un bon choix de début de live lors de la tournée de promotion de l’album, son morceau final Isolated System est une perle d’ambiance. Pourtant, il manque quelque chose à The 2nd Law pour dégager quelque chose de vraiment fort. Le côté expérimental ne fait pas toujours mouche, et même les morceaux les moins électroniques manquent de consistance pour marquer l’auditeur (« L’auditeur, c’est moi! » – Robin Mélenchon). Mais ce qui est bien avec Muse, c’est qu’aucun album n’est à proprement parler mauvais selon moi. The 2nd Law ne contient aucun mauvais morceau (même Save Me, oui), mais une bonne moitié n’en reste malheureusement pas moins oubliable.

On retiendra Isolated System, pour la fin à la fois parfaite et pessimiste qu’elle offre à l’album, tout en se plaçant dans la droite lignée des conclusions géniales des albums de Muse.

On oubliera en revanche Big Freeze, qu’on trouvera sympa une fois avant de rapidement s’en lasser.

Est sous-côtée Liquid State, clairement au-dessus de sa camarade Save Me, avec un refrain qui rentre dans la tête.

7 Simulation Theory (2018)

Dernier bébé en date du trio, Simulation Theory explore une nouvelle fois en grande partie des sonorités électroniques. Mais si l’album se place selon moi au-dessus de The 2nd Law, c’est grâce à des sonorités électroniques (beaucoup de synthés notamment) cette fois mieux gérées, même si paradoxalement présentes sur un plus grand nombre de titres : Algorithm, The Dark Side, Blockades ou encore The Void restent de très bons titres, et probablement les meilleurs de l’album. Le huitième opus du groupe est donc relativement cohérent dans sa construction, malgré des baisses de régimes qui viennent hacher les moments les plus agréables : Pwopaganda, Dig Down, mais surtout le duo Something Human/Get Up And Fight bordel. Si encore une fois aucun des morceaux cités n’est réellement mauvais, ils empêchent Simulation Theory d’accéder à un classement plus élevé de ce top.

On retiendra Thought Contagion, qui voit Matt essayer une manière de chanter inédite – et réussie – tout en ayant un air entêtant, bien que certains lui reprochent une guitare trop en retrait.

On oubliera en revanche Something Human, au message certes touchant mais musicalement terriblement plat, probablement composé en écoutant du mauvais Imagine Dragons (parce qu’il y en a du bon aussi je sais, pas taper).

Est sous-côtée Break It To Me, avec ses sonorités orientales et son solo final à la Rage Against The Machine.

6 – Drones (2015)

« Un retour aux sources ». Un album centré sur le trio guitare-basse-batterie. Un retour à un rock plus brut en sommes ! Ça marche, mais en partie seulement. Les morceaux les plus rocks sont terriblement efficaces, notamment grâce à leurs magnifiques riffs, que ce soit le duo Reapers/The Handler, le trop peu joué Defector ou le classique Psycho. Ce dernier perd cependant quelques peu en magie à force d’écoutes, mais la regagne largement lors de ses versions lives. Même les décriées – par certains – Dead Inside et Mercy sont de bons titres, la première grâce à une basse entêtante et la deuxième à un refrain fédérateur. Seulement, la fin de l’album est moins emballante : un Aftermath en guise de musique douce agréable mais sans plus, ou encore un Revolt au refrain trop pop (mais au clip très sympa en 360°). La fin de l’album est une nouvelles fois originale, mais moins efficace qu’habituellement : on se lasse des 10 minutes de The Globalist après quelques écoutes, et Drones n’a vraiment de sens que lors de l’écoute de l’album dan son intégralité. Au final, avec deux interludes, un morceau trop long et un « particulier », on se retrouve avec seulement huit morceaux plus classiques, dont deux vraiment moyens. Dommage.

On retiendra Reapers, avec son riff en tapping et ses effets en pagaille (merci la pédale), un solo qui est probablement l’un des meilleurs du groupe, et une outro qui envoie du pâté, comme dit grand-mamie.

On oubliera en revanche Aftermath : si chaque album propose au moins une « ballade », celle-ci fait partie des plus oubliables, même si – encore une fois – pas vraiment mauvaise pour autant.

Est sous-côtée Defector, dont on n’a très peu entendu parlé alors que son riff principal et ses solos sont…chouettes.

5 – Showbiz (1999)

Le voilà : le paragraphe que je crains de rédiger, la place dans le classement qui me vaudra pour certains d’être fouetter sur la place publique. Showbiz est un bon album, rempli de bons titres et donc prometteur pour la suite de la carrière du groupe (qui a en effet connu un léger succès dans les années qui ont suivies). Certains titres restent même encore aujourd’hui des classiques de Muse – Showbiz, Sunburn, Muscle Museum, Unintended – si bien qu’on aimerait les voir revenir – au moins occasionnellement – dans les setlists. Mais n’est-ce pas là que le jugement de certains au sujet de Showbiz serait biaisé : la nostalgie ? Nul doute que la question sera pour beaucoup considérée comme une hérésie et que chacun a ses raisons pour apprécier ou non une œuvre, mais la question mérite d’être posée. Sans rancune.

On retiendra Sunburn (dont un article à son sujet est paru la semaine dernière : http://citizens-of-muse.fr/la-ou-tout-a-commence-sunburn/), au piano lancinant et qui ne pouvait mieux débuter la discographie musesque.

On oubliera cependant Sober, moins attrayante que le reste de l’album. La justification est minable, mais ça devient compliqué de trouver de « mauvais » titres.

Est sous-côtée Cave, et son final piano-guitare…chouette aussi.

4 – Absolution (2003)

Alors là, ça se complique sérieusement. Aucun titre d’Absolution n’est a jeté, beaucoup sont énormes. Il s’agit pour moi de l’album aux meilleures musiques douces (Blackout, Endlessly, et surtout Ruled By Secrecy), mais on y trouve aussi des classiques rock du groupe tels que Hysteria et Stockholm Syndrome, deux des meilleurs morceaux de Muse : rien que ça, oui! C’est probablement l’album le plus sombre de la discographie du trio britannique – écrit et composé post-11 septembre – et cela joue en sa faveur : c’est dans le pessimisme que Muse excelle. C’est enfin l’album qui a permis au groupe de percer le marché américain, notamment grâce au classique (et trop présent sur les ondes à l’époque?) Time Is Running Out.

On retiendra Hysteria, indémodable du groupe présente à chaque concert, dont le solo et le riff de basse sont probablement les meilleurs du groupe.

On oubliera en revanche Falling Away With You, parce qu’il faut bien en choisir une et qu’elle reste en-dessous des autres ballades d’Absolution.

Est sous-côtée Ruled By Secrecy, dont on n’entend peu parler alors que ses arpèges au piano sont hypnotisant, tout comme l’est la voix de Matt sur ce morceau. Le côté épique de sa seconde moitié clôt parfaitement l’album.

3 – Black Holes And Revelations (2006)

On y est : le podium ! Il a fallu effectuer un choix déchirant pour séparer cet album de celui-à la deuxième place, mais c’est chose faite. BHAR (flemme) est l’album qui a réellement commencé à diviser les fans, avec ses sonorités plus colorées mais surtout plus électroniques, et certains titres clairement fait pour pouvoir être diffusés sur les radios (Starlight). Il n’en reste pas moins un album terriblement cohérent, malgré des sonorités diverses -hispaniques, électroniques, « westerns » – et plus encore qu’habituellement centré autour des théories du complot. City Of Delusion fait par exemple référence au Illuminatis de manière (presque) explicite en évoquant « The All Seeing Eye ». On se retrouve finalement avec un album accessible, rock mais pas trop, et aux morceaux taillés pour les stades.

On retiendra Knights Of Cydonia, qui encore aujourd’hui clôt tous les lives du groupe, son ambiance (celle du clip notamment) western rétro-futuriste, mais aussi son intro du Man With The Harmonica (tiré d’Il était une fois dans l’Ouest) joué par Chris.

On oubliera en revanche Soldier’s Poem, un peu trop calme et trop courte pour vraiment dégager quelque chose.

Est sous-côtée Map Of The Problematique, ses gros riffs post-refrains sa basse, sa guitare…tout en fait. Plus de crédits pour ce titre !

2 – The Resistance (2009)

A la vue de ce top, on pourrait se méprendre et se dire : « Tiens, ce type n’aime que quand c’est rock, il n’aime pas la nouveauté et pense que c’était mieux du temps de De Gaulle », mais que nenni. The Resistance n’est pas un album centré sur le trio rock guitare-basse-batterie. Ce sont les influences classiques, voire symphoniques qui sont les plus flagrantes parmi une grande partie des 11 titres qui composent ce cinquième opus. Ou plutôt 9 titres, si comme moi vous considérez les trois parties de l’Exogenesis Symphony comme un seul tout (un article à son sujet est d’ailleurs disponible ici : http://citizens-of-muse.fr/the-symphonic-monster-exogenesis/). Uprising est ultra-fédératrice, Undisclosed Desires reste dans la tête, et c’est encore pire avec les violons orientaux de United States Of Eurasia…bref, chaque titre ou presque est savamment composé et se suffit à lui-même, mais écouter l’œuvre dans son intégralité ne les rend que meilleurs encore. Un album qui n’aura pas fait l’unanimité, mais un petit chef d’œuvre malgré tout. Et non, le fait d’avoir découvert le groupe grâce à celui-ci ne m’influence pas du tout…en aucun cas…promis…

On retiendra Uprising, classique du groupe s’il en est, et titre probablement le plus fédérateur en live aux côtés de Psycho.

On oubliera cependant Guiding Light, qui malgré sa batterie qui rentre dans la tête (« Ba-dam, ba-badam-bam », en gros), n’a rien de très originale. Et non, je ne citerai pas la twhilighteuse I Belogn To You, qui au moins tente quelque chose et voit en plus Matt chanter en français : on ne comprend rien, mais c’est le cas.

Est sous-côtée Exogenesis Symphony, un final gandiose entre rock et…symphonie.

1 – Origin Of Symmetry (2001)

Vous m’avez conspué (j’ai dit « conspué », ouais) pour mes commentaires désobligeants (« j’ai dit « désobligeants », ouais…bon ok j’arrête) sur Showbiz, eh bien c’est l’occasion pour moi de me rattraper : deuxième album de Muse, OoS – pour les intimes – est une œuvre parfaite. Du vrai bon rock, mais pas du rock bête et méchant. Du rock réfléchi, aux influences parfois électroniques ou classiques, qui se détache du son parfois jugé comme trop conventionnel de son prédécesseur : Matt, Dom et Chris se sont trouvés et on fait naître le « son Muse », celui qui ne ressemble à aucun autre. J’en écoute moins depuis quelques temps, mais écrire ces « quelques » paragraphes – et notamment ces dernières lignes – m’a rappelé pourquoi Muse est mon groupe préféré, et pourquoi quoi que l’on pense de leur évolution et même si – comme moi – on découvre de nouveaux groupes qui nous éloignent un temps du trio du Devon, on finit toujours pas retourner auprès de lui. Parce qu’aucun autre groupe n’est capable de nous faire ressentir ce que Muse nous fait ressentir. Trêve de grivoiseries, Origin Of Symmetry est un indispensable de la discographie de quiconque aime la musique. Bordel, je fais encore plus d’envolées lyriques que Matthew Bellamy, ça craint.

On retiendra New Born, son piano qui ouvre l’album avant de laisser place à se riff de guitare iconique, ses refrains et ce solo de l’amour. Et toutes les autres.

On oubliera cependant Futurism, car elle n’est présente que sur la version physique japonaise de l’album. C’est de la triche, en effet.

Est sous-côtée Space Dementia, qui prouve que le piano est un instrument tout à fait tailler pour le rock, et véritable hommage – de l’aveu même de Bellamy – aux compositeurs classiques qui l’ont inspirés, Rachmaninov en tête.

Quelqu’un a tout lu ?

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