Retour vers le futur avec Chris Wolstenholme

Il n’est pas rare de retrouver en interview Matthew Bellamy et Dominic Howard (chanteur et batteur du groupe Muse), mais obtenir un entretien avec le célèbre bassiste de ce trio, Chris Wolstenholme, reste un immense privilège. Nous le retrouvons en interview dans le N°82 de Bassiste Magazine paru en janvier 2019, où il s’exprime au sujet du nouvel album Simulation Theory et de la tournée mondiale qui a démarré ce vendredi 22 février 2019, mais aussi et surtout de ses lignes de basses et de ses instruments phares. Voici un résumé de cet entretien exceptionnel :

Simulation Theory : un retour dans les années 90?

Pour Chris, ce nouvel album traite du thème du virtuel et comment il s’adapte peu à peu à notre réalité. Les années 90 ont une grande influence sur le groupe puisqu’il s’agit de l’époque dans laquelle ils ont grandit. Par ailleurs, suite à cette influence des « Nineties » le trio s’est amusé à décliner l’album sous différents supports et notamment en cassette audio (cf. photo ci-dessous), un clin d’œil à leur enfance passée à utiliser cet appareil vintage.

Ce qui est important de noter concernant cet album c’est qu’à l’origine, celui-ci n’était pas pensé comme en étant un à part entière. Les titres étaient visualisés comme des singles et le groupe ne savait pas si un album allait être envisagé. De leur point de vue, une fois le CD dévoilé celui-ci est vite oublié et le public se retrouve rapidement en demande de nouveaux sons. Au cours de l’interview, Chris explique que certains titres ne provoquent pas les réactions escomptées sur la foule : il prend l’exemple du titre Reapers (qui n’est pas un gros hit de l’album Drones) qui n’a aucun impact sur le public lors des concerts, contrairement à de gros titres comme Mercy ou Psycho qui déchaînent les foules. Les fans retiennent les titres phares et oublient vite le concept d’un album, c’est pourquoi le groupe a eu cette volonté de changer cette conception des choses avec Simulation Theory en créant des titres bien distincts les uns des autres (cf. interview Behind The Scenes – Simulation Theory World Tour, « Were all of the songs on the album recorded individually? », disponible juste ici ).

Bass Museum : l’univers impressionnant de Chris

Chris, en tant que grand collectionneur de basses et guitares, a choisi pour ce nouvel album les instruments qu’il estime les plus importants et récurrents de sa carrière au sein du groupe Muse, en voici un petit résumé :

Chris s’est amusé sur son compte Instagram à photographier sa collection de diverses guitares et basses (photo ci-contre, datant de 2015). Sa collection s’est nettement agrandie depuis puisqu’il confie dans l’interview avoir une soixantaine de basses. Pour l’album Simulation Theory, le bassiste a utilisé ses basses Status pour un son « fat » mais également sa Fender Jazz Bass de 1977 pour obtenir un rendu plus « fuzzy » et « baveux », pour toujours rester dans cet esprit « old-school » et « vintage » qui tourne autour de l’album. Chris confie ne pas avoir utilisé sa basse à double manche (la Status Kitara pour les connaisseurs) en studio mais l’utilisera très certainement en live. Il s’est également offert une nouvelle basse avec un clavier intégré (la Status Keyboard Bass) qu’il utilisera pour le titre Something Humain. Chris explique que sa signature sonore provient principalement de sa main droite (oui oui, sa main droite), de son apprentissage de la technique ainsi que des diverses influences qui ont bercées son enfance.

Il a été amené à rencontré le bassiste du groupe Rage Against The Machine, Tim Commerford alias « Tim C », et a eu l’immense honneur d’essayer le matériel de Tim pour obtenir le son de ce groupe. Chris fut forcé de constater que le résultat était décevant puisque même en ayant le meilleur matériel du monde, ce qui fait la force d’un bassiste ce sont ses doigts et non l’instrument sur lequel ils les posent. Chris ne pouvait pas reproduire les techniques de Tim même en utilisant ses basses puisqu’il n’a pas le même touché et ressenti que Commerford. Les deux groupes se sont d’ailleurs rencontrés lors d’un concert le 1er août 2011 à Los Angeles. Rage Against The Machine demeure un groupe qui a influencé et influencera toujours Muse.

A l’instar de ses comparses, Chris Wolstenholme nous offre très rarement son point de vue sur l’évolution du groupe et sur son évolution personnelle. Mais au cours de cette interview, le bassiste nous dévoile tout de même quelques détails concernant la tournée mondiale à venir. Il ne nous reste plus qu’à observer et voir si toutes les suppositions de Chris s’avèrent concrètes…

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